Espaces ruraux

L’espace à dominante rurale compte à peu près un quart de la population française, qui se répartit sur plus des deux tiers du territoire métropolitain. Cette répartition s’est à peu près stabilisée depuis un quart de siècle. Mais les évolutions structurelles ont été profondes durant la seconde moitié du XXè siècle. Les emplois agricoles ont considérablement chuté pour devenir minoritaires : moins de 20% des emplois ruraux sont des emplois agricoles. En revanche les actifs de l’industrie y sont aujourd’hui trois fois plus nombreux et le taux des ouvriers est plus important en milieu rural qu’en milieu urbain. La relation entre les campagnes et les villes se caractérise notamment par l’intensification des flux journaliers de populations qui se rendent régulièrement dans les pôles urbains pour y exercer une activité professionnelle, y chercher des services (administratif, commercial, bancaire, médical, éducatif, culturel…). En revanche les citadins délaissent les centres villes pour résider en milieu rural plus ou moins proche dans ce que l’on a appelé le mouvement de périurbanisation. Les déplacements temporaires des citadins vers les campagnes sont quant à eux liés à une aspiration au calme et à la nature et avec souvent l’accession à la propriété.

L’hétérogénéité du territoire national est donc un fait économique, social, culturel qui s’accroît au fil des années et la simple opposition entre milieu rural et milieu urbain ne reflète plus la réalité. Les espaces ruraux définis par l’INSEE et l’INRA en 1997 puis en 2002 font référence à un espace à dominante urbaine et un espace à dominante rurale. Les critères de détermination de chaque type d’espace reposent sur le nombre d’emplois et sur le pourcentage d’actifs travaillant dans les pôles. C’est donc le pouvoir d’attraction de ces pôles et le niveau de dépendance des milieux ruraux vis-à-vis de l’emploi qui entre en compte.
Le milieu urbain se compose de pôles urbains offrant 5000 emplois ou plus et de leurs couronnes périurbaines, dont 40% au moins de la population travaille dans les pôles ou les communes attirées par ceux-ci.
Pour les espaces ruraux, la typologie de 1997 distingue le milieu rural sous forte influence urbaine (partie intégrante de l’espace périurbain), le milieu rural sous faible influence urbaine, le milieu rural isolé ainsi que les pôles ruraux et leurs périphéries.

  • les pôles ruraux sont des unités urbaines ou des communes rurales appartenant à l’espace à dominante rurale, offrant de 2000 à moins de 5000 emplois, et dont le nombre d’emplois offerts est supérieur ou égal au nombre d’actifs résidents.
  • le rural sous faible influence urbaine est l’ensemble des communes rurales et des unités urbaines appartenant à l’espace à dominante rurale, qui ne sont pas pôle rural et dont 20% ou plus des actifs résidents, travaillent dans des aires urbaines.
  • la périphérie des pôles ruraux est constituée par l’ensemble des communes rurales et des unités urbaines de l’espace à dominante rurale, n’étant ni pôle rural, ni sous faible influence urbaine, et dont 20% ou plus des actifs résidents, travaillent dans les pôles ruraux.
  • le rural isolé est formé de l’ensemble des communes rurales et des unités urbaines appartenant à l’espace à dominante rurale et n’étant ni pôle rural, ni sous faible influence urbaine, ni périphérie des pôles ruraux. (INRA-INSEE, Les campagnes et leurs villes, 1998)
  • La typologie de 2002 définie par le ZAUER (Zonage en Aires Urbaines et en aires d’Emplois de l’espace Rural) simplifie les niveaux de ruralité, mais à notre sens le découpage de 1997 s’appuyant sur des études spécifiques continue à avoir du sens en terme d’organisation scolaire et d’accès à la culture

http://www.insee.fr/fr/nom_def_met/nomenclatures/nomenclatures.htm